Votre infolettre du mois d'avril au programme : une armada festive, la rencontre avec une grimpeuse généreuse, un premier tournage au compteur et du ski en musique pour célébrer l'arrivée du printemps ♫
Une armada littéralement vent debout ! On s’empresse de relayer le message des Soulèvements de la terre qui appellent la Bretagne à se rassembler le samedi 24 mai, en levant les voiles sur terre et en mer, lors d’une « gigantesque armada festive et colorée » pour faire barrage à l’extrême droite.
Un appel qui nous rappelle les propos tenus par Camille Étienne dans l’épisode 3 du podcast Vent Debout. Elle déclarait alors qu’il serait extrêmement puissant que les personnes admirées dans le milieu se joignent aux luttes collectives : « Si d’un coup on a Pinturault qui débarque à la ZAD de la Grave, ça aurait une autre tronche. On aurait plus de mal à dire qu’Alexis Pinturault est un éco-terroriste ».
Forcément, cela nous donne des idées pour la mobilisation du 24 mai. Imaginez un cortège avec les grandes figures de la région, comme François Gabart, Violette Dorange, Jean Le Cam, Yoann Richomme ou Clarisse Cramer… Ça aurait du cachet, non ?
Alors, à tous les marins, surfeur·ses, planchistes et autres amoureux des sports d’eau bretons qui nous lisent, si le cœur vous en dit, montez à bord et hissez vos voiles pour rejoindre ce beau cortège qui se prépare
Merci de nous lire,
Clothilde et Sylvain
5 Questions à…, où la rencontre d’un·e sportif·ve en carrière ou retraité·e, qui comme nous, pense qu’un autre sport est possible.
Après dix ans de compétitions à haut niveau, Nolwen Berthier s’est spécialisée dans l’escalade en extérieur. Consultante en stratégie environnementale, cette athlète professionnelle met son temps libre à profit pour développer des projets qui lient sa passion pour le sport à son engagement écologique. Parmi ses initiatives, on retrouve le livre « Le monde du sport face à l’urgence écologique », qui sort aujourd’hui et dont elle est la marraine et la rédactrice.
© Pino Pictures
Faire de l’escalade avec de vieilles chemises à fleurs, ça compte ? (Rires). Plus sérieusement, je pense que c’est une pratique qui va au-delà de la simple action sportive. C’est une pratique généreuse, où l'on ne pense pas qu’à soi, mais aussi aux besoins et aux urgences de notre société.
Avec l'événement El Capp Fest (2023), c’est exactement ce que nous avons cherché à faire. On voulait organiser une compétition d’escalade à la fois écologique et stylée, pour prouver que la transition peut également être joyeuse. Et c’est pourquoi nous avons encouragé les compétiteurs et les spectateurs à venir de la manière la plus décarbonée et loufoque possible, en créant un classement spécifique qui intégrait des critères écologiques et sociaux. Et bien sûr, nous avons organisé une grande fête pour que, le temps de ce week-end, les participant·es puissent se rassembler et s'inspirer, au contact d’acteurs plus engagés.
J’aimerais qu'on renforce davantage la communauté de l’escalade autour de ces valeurs écologiques et sociales, et qu’on développe cette notion de générosité plutôt que de se concentrer uniquement sur la notion de performance, individuelle et économique. Que l’on se demande collectivement comment donner autant que l’on reçoit ?
Je crois que ça s’est imposé à moi comme une nécessité plutôt qu'une simple envie. Quand j’ai pris conscience de l’urgence écologique dans mon univers professionnel, je ne pouvais plus l’ignorer. J’ai très rapidement éprouvé le besoin de faire exister ce sujet auprès des gens avec qui je partage ma passion et mon quotidien.
Je suis un peu trop influencée par Vent Debout pour répondre à cette question (rires). Mais en quelques mots, je dirais que le sport est un élément majeur de notre société, et que nous, sportif·ves, faisons partie des personnes les plus influentes. Donc CQFD évidemment que le sport est politique.
Cet ouvrage est une compilation de dix interviews d’athlètes et d’acteur·ices du sport issu·es de fédérations, de marques, de médias ou des territoires, qui ont eu le courage d'expérimenter de nouvelles pratiques ou de renoncer au nom de leur prise de conscience écologique. Il n'est pas complet, car il manque les sports collectifs, mais il propose un panorama avant-gardiste de l'engagement écologique dans le sport. À la lecture de ces témoignages retranscrits, j’espère que les lecteur·ices pourront ressentir les émotions qui m’ont traversées lorsque j’écoutais. Car si certains entretiens m’ont révoltée, d’autres m’ont donné de l’espoir et de l’énergie. Ils m’ont permis de faire grandir ma vision que j'avais de l'engagement écologique dans le sport.
Ça y est, le premier tournage de la saison 2 est lancé. Pour ce futur épisode, on a rendu une petite visite au skieur pro Victor Galuchot qui nous a emmené en ski de rando « dans son jardin ». Ensemble, on a parlé de séracs, de champs de tir, de doutes. On vous laisse essayer de deviner quel sera le thème de l’épisode ? Là c'est Victor qui nous aide à chercher des sponsors pour la saison 2. Vous avez des idées : écrivez-nous !
Le média Climax nous a déniché une pépite : la musique “Skier sur le fumier” de DJ Matafan, qui illustre assez fidèlement la direction prise dans certaines stations de ski. Les paroles parlent d’elles-mêmes. On vous laisse découvrir cette douce mélodie qui pourrait bien devenir l’hymne des JO 2030 si Edgar Grospiron, président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques des Alpes françaises 2030, tient parole et ne fait avec ces Jeux ni de la politique, ni de l’écologie…
C’est le printemps au mois de janvier, c’est l’été en février,
tu verras dans quelq’ années, on skiera sur le fumier
On skiera sur le fumier, on skiera sur le fumier,
Et quand t’y aura plus rien, on skiera sur le purin,
On skiera sur le fumier, on skiera sur le fumier,
Et quand t’y aura plus rien, et ba on skiera sur le foin
On souhaite bon vent à Res Sportiva, l’institut lancé par David Blough et Emmanuel Rivat, qui souhaite faire du sport un bien commun. Référencement de bonnes pratiques, état des lieux des connaissances, espace d’action collective, Res Sportiva se donne l’ambition de devenir le lieu ressource pour tous les acteurs qui œuvrent dans le champ du sport et de l’impact.
C’est tout pour ce mois d’avril
À bientôt et n'hésitez pas à partager cette infolettre à vos ami·es & à nous laisser des commentaires en répondant directement à cet e-mail, on lit tout !